• Chapitre VII

    Hermine volait sans s'arrêter depuis une demi-lune. Elle était arrivée dans une grande étendue de neige, sans aucun sapin, avec seulement quelques arbustes ici et là : la toundra.

    Soudain, elle repéra un mouvement près d'un buisson. Elle descendit en cercle, silencieusement. Un loup, entièrement blanc, était tapi dans la neige et fixait un lapin qui mangeait.

    Hermine descendit brusquement en piquet, attrapa le lapin entre ses serres et reprit de la hauteur à toute vitesse.

    Le loup blanc grogna et leva la tête vers le rapace qui lui avait volé sa proie. Le soleil fit se refléter une pierre à l'éclat aveuglant au cou de l'animal : un collier.

    Gagné ! pensa la chouette blanche avec joie.

    Elle redescendit doucement et lâcha le lapin sous le museau stupéfait du loup blanc aux yeux ambrés. Il se jeta dessus et le dévora en quelques bouchés, non sans guetter les moindres mouvements de la chouette.

    Pendant ce temps, Hermine s'était posée sur la branche dépourvue de feuille d'un buisson. Une fois son repas terminé, le loup leva la tête et croisa le regard d'Hermine.

    "Qui es-tu ? demanda-t-il avec curiosité.

    -Je m'appelle Hermine et je suis une chouette des neiges. 

    - Que viens-tu faire ici ? 

    -Je ressens ta lassitude et ta méfiance. Mais je suis venu t'aider, dit la chouette avec douceur.

    -Qu'attends-tu de moi ?, gronda le loup blanc.

    -Seulement que tu me fasses confiance..."

    *******************************************

    Fais moi confiance...

    Le loup blanc grogna en se remémorant les paroles de l'étrange chouette. Pourquoi l'avait-il écouté ? Peut être parce qu'elle lui avait promis qu'il retrouverait ses amis...et Roxane.

    Il soupira, perdu. Voila maintenant une demi-lune qu'il longeait ce stupide ruisseau et la chouette - tout aussi stupide à ses yeux - n'était pas encore réapparue. 

    Il entendit un petit bruit dans les roseaux et dressa les oreilles. Il se crispa, sur la défensive, mais se détendit en flairant l'odeur d'un rat d'eau.

    Il se tapi puis bondit...et retomba sur sa proie qu'il tua d'un coup de crocs. Il savoura son petit-déjeuner. Il réfléchit et se dit que, même si la vie de loup n'était pas si mal pour l'instant, il avait hâte de retrouver sa forme humaine. D'autant plus qu'à l'heure qu'il est, ses parents devaient être fous d'inquiétude. Un mois qu'il n'était pas rentré à la maison...

    Il se leva, s'ébroua pour se changer les idées, mais se stoppa net. Il venait d'entendre un hurlement de loup. Mais pas un hurlement habituel.

    C'était un hurlement de détresse !

     

     


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